Imagine...
Le futur. Ou un autre monde. Ou un monde d’après le nôtre. Quoi qu’il en soit, notre histoire se passe plus tard, dans un monde dans lequel les enfants n’appartiennent plus à leurs parents pour toute la vie. Ils sont les agents spéciaux de sociétés qui les louent à l’heure ou à la journée pour des missions spécifiques tel un anniversaire ou une histoire avant de se coucher.
Le meilleur de ces agents s’appelle Mademoiselle, et son majordome Gazole. À eux deux, ils vont partir à la découverte de ce que pourrait être une enfance qui s’appartient encore, en faisant des découvertes stupéfiantes qui vont gripper la machine de L’Agence.
Mademoiselle Gazole. Je peux te poser une question ?
Gazole Bien sûr.
Mademoiselle Est-ce qu’un adulte a déjà eu un enfant à lui pour tout le temps ?
Gazole Je ne sais pas Mademoiselle. Je pense qu’il faudrait avoir beaucoup d’argent pour ça.
Mademoiselle Je ne te parle pas d’un enfant qu’on loue dans une Agence. Je veux dire, est-ce que tu crois qu’un adulte a déjà eu un enfant rien qu’à lui toute sa vie ? Sans le louer, juste à lui.
Gazole (soupire) Peut-être. On raconte des choses, oui. J’ai déjà entendu parler de ça, des adultes qui gardent le même enfant toute une vie. Ça aurait existé autrefois, dans un autre monde. On appelait ça des parents. Mais je doute que ça ait existé vraiment.
Mademoiselle (rêveuse) Des parents…
Noir.
UN TEXTE DE Nicolas Turon
MIS EN SCENE ET AVEC
Laura Zauner et Georges Vauraz
CRÉATION LUMIERE : Denis Koransky
MUSIQUE ORIGINALE : Luca Gaigher
CRÉATION MARIONETTE : Francesca Testi
RÉGISSEUR PLATEAU : Flavien Rousselet
REGARD MARIONETTE : Cécile Vitrant
SCÉNOGRAPHIE : Georges Vauraz
CONSTRUCTION : Florent Burgevin
" Grâce à sa forme de conte d’anticipation, Mademoiselle Gazole parvient à mettre en question l’enfance de
notre époque, celle que l’on pousse jusqu’au bout de la logique marchande – une enfance qui dépend de
l’adulte qui la veut réussie, dorée, belle et performante, en lui tendant un miroir. La morale de notre fable
pouvant être : l’enfance n’est que ce qu’elle fait d’elle-même, alors laissons faire l’enfance ».
NICOLAS TURON